Bébé 20 mois : pourquoi ne parle-t-il pas ? Astuces pour favoriser le langage

À 20 mois, certains enfants alignent déjà plusieurs mots, d’autres restent silencieux ou se limitent à quelques sons. Aucun calendrier officiel ne dicte quand les premiers mots doivent apparaître. Les écarts entre enfants du même âge peuvent dépasser plusieurs mois sans que cela ne signale un retard.

Malgré cette diversité, certaines attitudes et habitudes parentales favorisent l’émergence du langage. Des signes précis permettent aussi de repérer si un accompagnement spécialisé devient nécessaire. Les repères et les conseils pratiques aident à comprendre et soutenir ce développement complexe.

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Comprendre le développement du langage entre 1 et 3 ans : étapes et repères clés

Apprendre à parler n’a rien d’un parcours linéaire pour un tout-petit. Entre un et trois ans, chaque étape du développement du langage dévoile la singularité du développement psychomoteur de chaque enfant. Vers un an, le bébé varie ses sons, module sa voix, désigne objets et proches du doigt. À 18 mois, quelques mots émergent, souvent réservés au cercle familial. Certains petits s’observent longuement avant de se lancer, d’autres tentent leur chance, quitte à écorcher les mots.

Au fil des semaines, autour de 20 mois, la plupart des enfants disposent d’une dizaine de mots, mais leur capacité à comprendre dépasse largement ce qu’ils arrivent à dire. Ils saisissent des instructions simples, reconnaissent leur prénom, réagissent à des consignes brèves. Cette compréhension passive précède la parole et en constitue le socle. Entre deux et trois ans, le vocabulaire se multiplie à vitesse grand V : l’enfant commence par juxtaposer deux mots, puis trois, et s’aventure dans ses premières phrases.

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Voici un aperçu des grandes étapes qui jalonnent ce développement :

  • 12-18 mois : premiers mots isolés, gestes associés à la parole
  • 18-24 mois : explosion du vocabulaire, débuts de l’association de mots
  • 24-36 mois : apparition des phrases, affinement de la syntaxe

Aucun schéma unique ne s’impose. Certains enfants privilégient la maîtrise de leur corps avant de s’attarder sur le langage ; d’autres font l’inverse. La diversité des rythmes est la norme. Observez l’évolution générale, la cohérence du chemin parcouru, sans vous focaliser uniquement sur la quantité de mots prononcés à telle date. Ce sont les grandes phases-clés qui comptent, même si chacun les franchit à son rythme.

Pourquoi certains bébés de 20 mois ne parlent-ils pas encore ?

L’absence de mots à 20 mois suffit parfois à déclencher l’angoisse parentale. Pourtant, ce retard de langage s’explique souvent par la diversité des trajectoires individuelles. Les spécialistes insistent : chaque enfant suit son propre tempo. L’un va explorer la parole, l’autre préférera s’exprimer par gestes ou développer sa motricité avant de se lancer à l’oral.

L’environnement joue également un rôle non négligeable. Un contexte pauvre en échanges verbaux, des habitudes familiales où la parole circule peu, ou encore une fratrie où l’aîné occupe volontiers la scène, peuvent ralentir l’apparition des mots. Parfois, des soucis d’audition, otites à répétition, troubles ORL, perte auditive non repérée, freinent l’accès au langage.

Il existe certains signaux qui doivent attirer l’attention :

  • absence de mots à 18-20 mois
  • manque d’intérêt pour la communication
  • absence de gestes pour désigner ou attirer l’attention
  • absence de réaction à l’appel de son prénom

Dans certains cas, le retard de langage n’est qu’un aspect d’un trouble plus large : trouble du spectre autistique, dysphasie, difficultés cognitives. Attendre sans agir n’est jamais conseillé si des doutes persistent. Il s’agit d’observer l’ensemble : compréhension, interactions, recours aux gestes pour compenser le manque de mots. Plus le repérage est précoce, plus il devient possible d’offrir à l’enfant un accompagnement adapté et d’éviter l’installation d’un trouble du langage durable.

Des astuces concrètes pour encourager l’apparition des premiers mots

Pour stimuler le développement du langage à 20 mois, rien ne remplace la richesse des échanges quotidiens. Décrivez ce que vous faites, nommez les objets, racontez les petites scènes de la journée. Plus l’enfant entend de mots, plus il s’imprègne de leur sonorité et de leur sens. À table, dans la salle de bain, au parc, chaque moment devient prétexte à enrichir le vocabulaire.

N’hésitez pas à multiplier les supports : livres cartonnés, comptines, chansons, tout ce qui stimule l’imitation et la mémoire auditive. Les jeux d’imitation, comme préparer un repas imaginaire ou faire rouler une petite voiture, encouragent l’enfant à produire des sons, à tenter ses premiers mots dans un contexte rassurant et ludique.

Voici quelques pistes concrètes pour accompagner les progrès :

  • Privilégiez les questions ouvertes : proposez « Où est l’ours ? » au lieu de « C’est l’ours ? » pour inciter l’enfant à formuler une réponse.
  • Accueillez toutes les tentatives : félicitez les balbutiements, reformulez sans corriger, pour renforcer la confiance et l’envie de communiquer.
  • Limitez les écrans : rien ne remplace les interactions réelles pour stimuler l’apprentissage.

Les moments partagés en famille, jeux, repas, promenades, servent de socle à l’apprentissage du langage. Chacun peut participer, frères, sœurs, parents. La communication gestuelle complète souvent la parole : montrer, pointer, applaudir sont des signes d’intention, annonciateurs de mots à venir.

bébé langage

Quand consulter un professionnel et répondre aux inquiétudes des parents

Un retard de langage à 20 mois soulève bien des questions. Les écarts de rythme entre enfants restent considérables : certains forment déjà des phrases simples, d’autres s’expriment par gestes et sons isolés. Mais certains signes ne doivent pas passer inaperçus. Une absence persistante de mots, un désintérêt pour la communication orale ou la perte de compétences déjà acquises sont des alertes qui méritent attention.

S’adresser à un orthophoniste ne relève pas d’un excès de prudence, mais d’une démarche réfléchie. Ce professionnel évalue l’ensemble des capacités : langage, audition, interaction, compréhension. Il distingue un simple retard d’un trouble plus spécifique : dysphasie, TSA, difficulté auditive.

Deux situations doivent inciter à consulter sans tarder :

  • Un enfant qui ne pointe pas, qui ne babille plus ou évite le regard : ces signes méritent d’être signalés.
  • Des antécédents familiaux de trouble du langage : ils justifient une vigilance accrue.

Les parents occupent une place centrale dans cette observation. Sans se laisser happer par la comparaison, il est utile de rester attentif à l’évolution générale. Au moindre doute, le médecin ou le pédiatre pourra guider vers les ressources adaptées. Entamer cette démarche tôt, c’est offrir à l’enfant de meilleures chances de progresser sereinement. Il ne s’agit ni d’alarmer, ni de minimiser, mais d’accompagner chaque parcours avec lucidité, pour que chaque enfant trouve sa voix, à son rythme.